Conférence CCNPO: Edouard Lavergne; 16 mai 2025

Une nouvelle conférence du CCNPO aura lieu le vendredi 16 mai à 18H à Alenya.

Edouard Lavergne, Docteur en Biologie Marine. Ingénieur de Recherche, SAS Plastic At Sea nous présentera :

« Plastiques en ville : variation spatiale et temporelle des déchets urbains dans une ville côtière de France »

Salle Teresa Rebull, Caves Escoffier,
6 Avenue Jean Jaurès, 66200 Alenya
Entrée libre et gratuite

Résumé :
Les plastiques, omniprésents dans l’environnement, marquent l’ère de l’Anthropocène. Tous les écosystèmes,
y compris les zones côtières et fluviales, sont touchés, avec une contamination proportionnelle à l’urbanisation.
Cette étude, la première en France, a examiné la distribution spatiale et temporelle des déchets à l’échelle
urbaine en utilisant les classifications de l’OSPAR (Convention d’Oslo-Paris 1992) et la REP (Responsabilité
Élargie des Producteurs). Des campagnes d’échantillonnage ont été menées entre 2022 et 2024, impliquant
la population locale et diverses associations. Chaque année en juin, la ville entière, le fleuve Baillaury, le port
et la Plage Centrale ont été échantillonnés. En octobre, aux lendemains des fêtes des vendanges, seuls le
fleuve et la plage ont été échantillonnés.
Un total de 40 795 débris (2 655 kg) a été collecté sur 74,5 km de rues, berges, port et plage lors des trois
campagnes de juin, et 15 404 débris (108,1 kg) sur 3 km de berges et de plage lors des trois campagnes
d’octobre. Les déchets du port, principalement des pneus, des modules de quai d’amarrage ou de la ferraille,
diffèrent de ceux des autres sites. Ces déchets anciens remontent à la surface de la vase avec le temps en
fonction des conditions météorologiques. Bien que la densité de déchets en ville soit bien inférieure à celle
des berges ou de la plage, les déchets urbains sont cinq à dix fois plus nombreux que dans les autres
compartiments du continuum Terre-Mer, et représentent une source majeure de déchets qui peuvent
potentiellement migrer vers la mer, notamment les mégots (32 000 et 11 000 sur trois ans, respectivement).
Sur l’ensemble du continuum Terre-Mer Banyulenc, les plastiques représentent entre 64 et 71 % des débris
collectés, dont 26 à 44 % sont des mégots. Ils dépassent à eux seuls le seuil de protection préventif défini
pour les plages de l’Union Européenne contre les nuisances écologiques et socio-économiques (20 débris
pour 100 m). Bien que des améliorations aient été enregistrées depuis 2022 concernant le nombre de déchets
plastiques et de mégots par 100 m collectés dans les rues, quatre quartiers nécessitent une surveillance
accrue en raison d’une tendance inverse. En dehors de la saison touristique, la Plage Centrale concentre la
pollution plastique sur une zone limitée et ce phénomène s’accroit lors d’événements festifs, nécessitant la
mise en place d’une communication de prévention intensive et un nettoyage post évènement. La pollution du
fleuve varie en fonction des conditions météorologiques et de son débit et semble décorrélée des évènements
festifs qui se déroulent généralement sur la Plage Centrale.
Les méthodes de collecte et de standardisation des données ont permis de comparer les différents sites
(quartiers, berges, port et plages) entre eux, ainsi qu’avec d’autres études, soulignant l’importance de la
science participative pour acquérir des données et aider les décideurs.

 

 

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