Stéphane HOURDEZ: « Les sources hydrothermales, oasis des grands fonds et cibles des compagnies minières »

13 mars 2019
Stéphane HOURDEZ

Stéphane Hourdez est docteur en Océanographie Biologique de l’Université Pierre et Maris Curie (Paris). Il a été recruté au CNRS à la Station Biologique de Roscoff en 2003 et vient d’arriver à l’Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-mer. Il travaille sur l’adaptation des organismes des milieux extrêmes à leur environnement, en particulier au niveau des sources hydorthermales profondes, les suintements froids, et les zones polaires. Il est le coordinateur d’un porgramme de recherche et chef de mission sur une campagne océanographique (Avril-Mai 2019) pour étudier la faune hydrothermale du Pacifique Ouest et sa vulnérabilité face à une exploitation minière des métaux.

Résumé

Découvertes à la fin des années 1970, les sources hydrothermales profondes ont révolutionné notre vue de la vie dans les abysses océaniques. Alors que le fond à ces profondeurs est généralement caractérisé par une faible biomasse, les communautés hydrothermales apparaissent comme des oasis de vie. Elles sont habitées par des espèces que l’on ne trouve que dans ce type d’environement et qui tirent bénéfice d’une production locale. Si loin de la surface, la production de matière organique ne se fait pas par des plantes ou des algues mais des bactéries qui exploitent les composés chimiques émis dans le fluide hydrothermal. Le fluide hydrothermal, en surgissant du plancher océanique, est rapidement refroidi, ce qui induit la précipitation des métaux qu’il contient. L’accumulation de ces précipités riches en métaux représentent un grand intérêt pour les compagnies minières qui ont déjà déposé des permis d’exploration pour de nombreux sites et des permis d’exploitation dans le Pacifique Ouest. Quel serait l’impact d’une telle exploitation? La faune unique des sources hydrothermale serait-elle en danger de disparition? Si oui, à quelle échelle devons-nous réfléchir?

 

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