Vicenzo Celiberti : « Homo migrans : les migrations d’hier et d’aujourd’hui et la merveilleuse histoire multiethnique des origines et de l’évolution humaine »

16 avril 2025
Vicenzo Celiberti

Archéologue préhistorien, chercheur à l’UPVD, Université de Perpignan Via Domitia et au sein de l’UMR 7194 HNHP (Histoire Naturelle de l’Humanité Préhistorique) du CNRS – MNHN, UPVD, CERP Tautavel) il a participé et personnellement dirigé plusieurs campagnes de fouilles et d’études d’industries lithiques à l’étranger, notamment en Afrique, en Asie et en Océanie (Ethiopie, Tanzanie, Chine, Corée du Sud, Cambodge, Thaïlande et Papouasie Nouvelle Guinée) et dans plusieurs pays européens, Espagne et Roumanie entre autres, et il a publié, comme auteur principal ou comme co-auteur, plus d’une cinquantaine d’articles scientifiques et une dizaine de monographies. Il est aussi chercheur attaché à l’Institut Italien de Paléontologie Humaine de Rome et à la Fundacion Instituto de Investigacion de Prehistoria y Evolucion Humana de Lucena, en Espagne.

Depuis 1999 est chercheur au sein du Centre Européen de Recherches Préhistoriques de Tautavel et dès 2001 aussi chargé de l’encadrement des équipes pendant les campagnes de fouilles de la Caune de l’Arago à Tautavel. Il s’occupe principalement de l’étude technologique et typologique des industries lithiques du Paléolithique inférieur et moyen, dans le but de reconstruire le comportement et le mode de vie des hommes préhistoriques via la production et l’utilisation des outillages lithiques, tout en observant aussi les comportements des primates actuels. D’autres sujets importants de ses recherches sont l’étude des premiers peuplements et, par conséquent, des plus anciennes migrations de l’espèce humaine et, grâce à sa passion pour la malacologie, l’étude des coquillages utilisés et exploités par les Hommes préhistoriques comme source d’approvisionnement alimentaire, comme objet artistique ou outillage

Résumé

Tous issus d’une origine commune, en Afrique dans le berceau de l’humanité, les hominidés d’abord et les Hommes par la suite ont emprunté des routes migratoires pour peupler la planète, ont développé des différences physiques par adaptation à l’environnement et des différences culturelles qui font la richesse de l’humanité.

 Anatomiquement les humains sont « naturellement » une espèce migrante, car leurs capacités de mobilité et d’adaptation à un milieu nouveau sont très grandes. Si les migrations, donc, sont indissociables du comportement du genre Homo, l’arrivée d’un groupe nouveau n’est mal perçue que lorsque la population d’accueil doute d’elle-même, de son quotidien, de son avenir.

Le premier peuplement d’Europe, du vraisemblablement à plusieurs vagues migratoires provenant d’Afrique, remonte à environ 1,5 millions d’années (à l’état actuel des recherches…) et il nous a laissé des nombreuses témoignages archéologiques et paléoanthropologiques notamment en France, en Espagne et en Italie. Retracer l’histoire de ces migrations équivaut à parcourir à nouveau les routes migratoires et le long chemin accompli par les hominidés afin de peupler l’Europe.

Si l’Homme de Neandertal est de toute évidence une évolution toute européenne des derniers Homo erectus ou Homo heidelbergensis, les premiers hommes modernes sont arrivés en Europe il y a seulement environ 50 000 ans et provenaient eux aussi, sans aucun doute, d’Afrique, ce qui est largement documenté pas seulement par les restes archéologiques et matériaux mais également par les études génétiques, effectué sur les populations modernes mais aussi, bien évidemment, sur les plus anciens populations dont on a pu récupérer et séquencer l’ADN mitochondrial ou, plus rarement, nucléaire.

Retour en haut